Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du novembre, 2016

Il ferait beau voir aux Portes de corne et d'ivoire…

J'ai rendu dernièrement un texte qui a été un peu compliqué à accoucher. Il s'agissait d'une nouvelle destinée à une anthologie sur le thème du rêve. Par certains côtés et pour certains passages, l'écriture en a été paradoxalement facile : si vous me lisez depuis longtemps, vous avez déjà dû tomber sur ces textes un peu absurdes où je vous raconte mes rêves, et vous savez donc qu'ils sont parfois très riches de paysages et de lieux. J'ai donc exploité sans vergogne ce fond onirique personnel, et cela a donné quelques descriptions que je crois belles et poétiques. Le gros problème, quand on écrit le rêve, mais qu'on est également censé livrer un texte qui se tienne et qui dépasse le côté surréaliste d'une recension d'aventures  nocturnes, c'est que la logique de l'écriture et celle du rêve coïncident rarement.  D'ailleurs, étymologiquement, le mot "logique" renvoie au langage articulé. Les rêves procèdent de représentations bea

Einstürzende Mecha Nihon Go

Ça fait plusieurs jours que j'avais envie de vous asséner un texte sur la perte de légitimité des politiques, leur démonétisation foncière, en prenant comme exemple probant la mayonnaise Macron que les médias tentent de monter avec une absence de subtilité qui forcerait l'admiration si elle n'horrifiait pas par son cynisme intégral. En parallèle, la primaire RPR UMP LR signe l'incapacité à faire émerger une figure d'auctoritas (au sens latin du terme) indiscutable : Juppé est celui qui en semble le moins loin, mais ça présuppose d'oublier la façon dont il avait été sorti à coups de pompes au cul il y a une petite vingtaine d'années, sans même parler de son casier. Et à Gauche, n'en parlons même pas. La récente réponse de Cazeneuve sur le fichier nazi des gens honnêtes, dans laquelle il expliquait doctement qu'il ne pouvait pas être détourné de ses objectifs premiers par un gouvernement malintentionné, et que de toute façon les gens n'avaient q

Prochainement dans les bacs

Le bouquin ne sort qu'au printemps (et d'ici là, faut que je le termine, ce serait mieux) mais les impératifs de la diffusion font qu'on me réclame toutes sortes d'infos sur lui pour le catalogue et tout le bastringue. Donc, voilà quelques infos sur mon prochain roman . Comme ça on est dans l'officiel et je ne vous prendrai pas par surprise quand il sera en librairie. Il s'intitulera : L'île de Peter Et voilà la quatrième de couverture que j'ai proposée. Je ne sais pas encore si c'est définitif, mais elle me plaît bien : « Tout bien considéré, vous avez eu de la chance dans votre malheur. Vous avez échoué sur cette île-ci, et pas sur celle où les enfants se transforment en ânes, ni celle où les marins deviennent des cochons. Y avez-vous pensé à ça, capitaine ? » Qui est ce vieux marin qui traîne sa dégaine dans les rues de l'East Village à la recherche d'herbes médicinales très particulières et pourquoi Joab, le caïd du

Nikolavitch en tournée près de chez vous

Vu que je vais pas mal bouger dans les semaines à venir, il est peut-être temps de faire un point de mes prochaines conférences et signatures. Samedi 26 novembre, je dédicacerai Eschatôn toute la journée aux Rencontres de l'Imaginaire de Sèvres, c'est au SEL, sur la grande avenue. Vendredi 2 après-midi et dimanche 4 décembre toute la journée, je signerai Les Dieux de Kirby au Salon des Ouvrages du la BD, à la Halle des Blancs Manteaux, 48 rue vieille du Temple à Paris (c'est derrière Beaubourg). Samedi 3 à partir de 17 heures, je participe à une rencontre autour de Lovecraft au Gibert du 15 Boulevard Barbès à Paris. Mercredi 7 décembre, il devrait y avoir une séance de signatures à la librairie La Zone du Dehors à Bordeaux (je dois y participer à une table ronde, et on va y adosser une dédicace). Y a encore des détails à régler, genre l'horaire, mais voilà, ça devrait se faire. Dimanche 11 décembre, je serai présent avec les Moutons électriques aux Galactic Da

Le problème, ce n'est pas la connerie, c'est de l'ériger en système

Je n'ai pas voulu réagir à chaud sur l'élection de Trump aux Etats-Unis. Bien sûr que je suis horrifié : mon critère le plus simple, en ces matières, c'est "est-ce que je serais capable de bosser avec un mec comme ça sans avoir envie de lui coller des pains dès la première semaine ?" Bon, Trump, c'est typiquement le genre de type qui me conduirait à tenir la première matinée, puis à filer à la DRH pour mettre immédiatement fin à la période d'essai (rigolez pas : la seule fois où j'ai tenu 5 jours avec un guignol pareil dans une boîte, c'est parce que j'avais vraiment besoin des ronds) (et là fois suivante où j'ai eu un cas dans le genre, j'ai décidé que le besoin de ronds n'excusait pas tout)(je peux bosser sans aucun problème avec des cons, pas avec des cons arrogants, fiers de leur ignorance et méprisant par principe toute interrogation sensée)(ça doit être pour ça que je suis pas ministre, tiens). Bref. La leçon à tirer, en l&#

Ils se fichent de nous

Le "fichier monstre" des papiers d'identité avance pesamment vers le réel qu'il va tenter d'enserrer dans ses griffes comme le python s'enroule autour de l'innocent agneau qui pour le coup ne s'appelle plus Pascal mais Méchoui*. La population s'inquiète à juste titre de cette évolution, surtout qu'elle est à présent proposée par un camp politique qui s'y était opposé farouchement la dernière fois que la Bête avait pointé le bout de sa truffe immonde de gestapiste aviné au schnapps. Et, avec l'absence ostensible d'élégance et le mépris qui le caractérisent, le Sinistère de l'Intérieur balaye large toutes les critiques, même celles venant des propres rangs de son gouvernement. Mais on finit par être habitués à ce genre de serrages de vis sécuritaires, on a eu assez d'excités des coups de menton au pouvoir ces dernières années. Ce qui me rassure, là-dedans, c'est que la bureaucratie française est par construction inca

Souvenirs du futur

Dans la petite brochette de blogs qui s'affichent dans la marge de celui-ci, je ne saurais trop encourager les amateurs de belles images à aller faire un tour sur celui de mon vieux comparse Toni Fejzula , qu'on a revu dernièrement dans les bacs avec le très joli Veil sorti en VF chez Delcourt et qui semblent mitonner d'autres choses que personnellement j'attends de pieds ferme. Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, Toni et moi avions commis il y a quelques années un album de SF, Central Zéro, dont je reste encore à ce jour très fier. Petit florilège :

Relativisons avec Cüneyt Arkin

Ayant découvert avec horreur qu'un de mes vieux articles mis en ligne il y a des années, puis réuploadé suite au naufrage du vieux forum de Superpouvoir avait perdu toute son iconographie*, je me suis dit qu'il fallait y remédier. Et donc, revoici pour vos yeux ébahis et sous un tonnerre d'applaudissement ma critique d'un superbe film de capes et d'épées turc. Le Star Wars Turc n'était qu'un épiphénomène particulier dans l'immense et tentaculaire carrière du plus grand héros d'action anatolien de tous les temps : l'immense Cüneyt Arkin ! Alors que la politique de nos jours semble essentiellement consister à pointer du doigt l'autre, dans sa culture et même sa civilisation, pour se goberger d'une illusoire supériorité basée sur des clichés rassis, j'ai décidé qu'il serait amusant de voir les clichés que véhiculent à propos de l'occident chrétien d'autres peuples avec lesquels les rapports sont parfois conflictuels.  

La bibliothèque de Bordel

Dans la série "petites irritations absurdes qui vous pourrissent bien la tête", je vous parlerai aujourd'hui non pas de la mycose, mais du bouquin perdu. Mais revoyons l'action au ralenti. L'autre jour, m'avisant que le fond d'une de mes étagères à bouquins était en train de lâcher, j'ai entrepris de la vider et de la réparer. Et comme dans mon foutoir les trucs tiennent par l'opération du Saint Esprit et la géométrie subtile qui me permet de les appuyer les uns sur les autres, cela m'a obligé à en vider une deuxième (et j'en ai profité pour la retaper aussi, parce que si son fond à elle n'avait pas encore lâché, il s'en fallait néanmoins de peu). Avec ma pratique systématique de l'optimisation spatiale par double (voire triple) rayonnage, je vous laisse imaginer la quantité de bouquins que ça pouvait représenter, posés en piles branlantes dans mon salon et mon bureau. Un spectacle apocalyptico-gastonnesque de première magni