Accéder au contenu principal

Quand on fait semblant de danser comme dans La Boum, on mime Marceau

Faudrait que j'arrête de lire la presse. Ce serait dommage, vu que c'est un des rares liens qu'il me reste avec le monde qui m'entoure (j'ai de plus en plus de mal avec les infos à la télé, qui sont présentées d'une façon de plus en plus hachée, de plus en plus decontextualisée). Mais comme pour le coup des musées, l'autre jour, j'ai vite fait de m'énerver en lisant la presse écrite (ou plus exactement, les sites internet d'organes de presse.

Là, coup sur coup, deux trucs m'ont énervé, et du coup je remets ma casquette de vieux bougon :

"Les Allemands travaillent davantage et ne se plaignent pas" en gros titre, et il faut lire l'article pour comprendre qu'essentiellement, vu que c'était une interview de Jean-Pierre Papin, qu'il parlait de football.

Et un article expliquant que les foyers aisés défiscalisent vachement plus que les autres. Ce qui revient à dire que les lions mangent plus de viande que les antilopes, grosso modo. Parce que les pauvres défiscalisent peu, en effet, et qu'il y a peut-être des raisons à ça (ils sont déjà défiscalisés de fait en ce qui concerne l'impôt sur le revenu, n'ont généralement pas moyen de récupérer la TVA sur des frais professionnels), et les classes moyennes n'ont pas les moyens de se payer des fiscalistes (ou pas les moyens de les rentabiliser, pour être plus précis). En tout cas, l'article donnait une sale impression de "pas étonnant qu'ils restent pauvres s'ils savent pas défiscaliser, ils sont cons, les pauvres, yarqueu yarqueu yarque" et je me dis que bon, j'ai beau piocher mes infos partout par hygiène pluraliste, faut peut-être que j'arrête de lire le Figaro.


Après, y a pire. Je crois que c'est sur le Monde que je suis tombé sur un article expliquant que les fans de One Direction (un groupe de chevelus pour prépubères) se sont déchaînés contre les Who, sur Twitter, parce que ces derniers ont attaqué en plagiat les One Direction. Une de leurs chansons pillerait en effet allègrement Baba O'Riley. Réaction des fans des OD (c'est tout ce qu'on leur souhaite, aux fans, d'ailleurs) : "c'est qui les Who ?" (ça c'est plutôt drôle, j'aime assez), mais aussi "ils son même pa conu, ils attaqsuent des artistes pour leur pub". La vieillesse est peut-être un naufrage, mais certaines jeunesses feraient mieux de commencer par une noyade.

Commentaires

soyouz a dit…
Les Who, ce sont les 12 Docteurs, non ?
Alex Nikolavitch a dit…
Donc, sur le carnet de bal du gros chien noir, Monsieur Soyouz....

je le note.
Le Doc a dit…
Ah, ça te le fait aussi. Un jour, j'ai lu chaipuou (ça devait être dans des commentaires Youtube ou une connerie de ce genre) "mais c'est qui Joe Dante ?" ou encore "pourquoi ils font une série sur un film aussi vieux que L'Armée des 12 singes" ?

Sniff...
Fanch K. a dit…
1- faut pas lire le figaro et le monde sur internet
2- faut surtout pas lire les commentaires
3-Who are you ? My name is Peter Dennis Blandford Townshend

Posts les plus consultés de ce blog

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Le silence des anneaux

 C'était un genre de malédiction : chaque fois que j'ai essayé de me mettre aux Anneaux de Pouvoir, j'ai eu une panne d'internet dans la foulée. Et comme je peux pas tout suivre non plus, et que sans m'avoir totalement déplu, les premiers épisodes ne m'avaient pas emporté, j'étais passé à autre chose. Finalement, j'ai complété la première saison. Je vous ai dit que j'étais toujours super en avance sur les série télé ? Genre j'ai fini The Expanse l'an passé seulement. Et donc, qu'est-ce que j'en pense ? On est un peu sur le même registre que Fondation . Des tas de concepts sont repris, d'autre sont pas forcément compris, et on triture la chronologie.   C'est compliqué par le fait que les droits ne couvrent que le Seigneur des Anneaux et ses appendices, une source forcément incomplète dès qu'on se penche sur les origines de ce monde. Le reste est zone interdite et les auteurs ont dû picorer dans des références parfois obsc

Nettoyage de printemps

 Il y a plein de moyens de buter sur un obstacle lorsqu'on écrit. Parfois, on ne sait pas comment continuer, on a l'impression de s'être foutu dans une impasse. C'est à cause de problèmes du genre qu'il m'arrive d'écrire dans le désordre : si je cale à un endroit, je reprends le récit plus tard, sur un événement dont je sais qu'il doit arriver, ce qui me permet de solidifier la suite, puis de revenir en arrière et de corriger les passages problématiques jusqu'à créer le pont manquant.  D'autres tiennent à des mauvais choix antérieurs. Là, il faut aussi repartir en arrière, virer ce qui cloche, replâtrer puis repartir de l'avant. Souvent, ça ne tient qu'à quelques paragraphes. Il s'agit de supprimer l'élément litigieux et de trouver par quoi le remplacer qui ne représente pas une contrainte pour le reste du récit. Pas praticable tout le temps, ceci dit : j'en parlais dernièrement, mais dès lors qu'on est dans le cadre d'

Sortie de piste

 Deux sorties culturelles cette semaine. C'est vrai, quoi, je ne peux pas rester confiner non stop dans mon bunker à pisser du texte. La première, ça a été l'expo sur les chamanes au musée du Quai Branly, tout à fait passionnante, avec un camarade belge. Je recommande vivement. Les motifs inspiré des expériences psychédéliques Les boissons locales à base de lianes du cru Les tableaux chamaniques Truc intéressant, ça s'achève par une expérience en réalité virtuelle proposée par Jan Kounen, qui visiblement n'est jamais redescendu depuis son film sur Blueberry. C'est conçu comme un trip et c'en est un L'autre sortie, avec une bonne partie de la tribu Lavitch, c'était le Dune part 2 de Denis Villeneuve. Y a un lien entre les deux sorties, via les visions chamaniques, ce qu'on peut rapprocher de l'épice et de ce que cela fait à la psyché de Paul Muad'dib. Par ailleurs, ça confirme ce que je pensais suite à la part 1, Villeneuve fait des choix d&#

Archie

 Retour à des rêves architecturaux, ces derniers temps. Universités monstrueuses au modernisme écrasant (une réminiscence, peut-être, de ma visite de celle de Bielefeld, il y a très longtemps et qui a l'air d'avoir pas mal changé depuis, si j'en crois les photos que j'ai été consulter pour vérifier si ça correspondait, peut-être était-ce le temps gris de ce jour-là mais cela m'avait semblé bien plus étouffants que ça ne l'est), centres commerciaux tentaculaires, aux escalators démesurés, arrière-lieux labyrinthiques, que ce soient caves, couloirs de service, galeries parcourues de tuyauteries et de câblages qu'on diraient conçues par un Ron Cobb sous amphétamines. J'erre là-dedans, en cherchant Dieu seul sait quoi. Ça m'a l'air important sur le moment, mais cet objectif de quête se dissipe avant même mon réveil. J'y croise des gens que je connais en vrai, d'autres que je ne connais qu'en rêve et qui me semblent des synthèses chimériqu

Da Rohonczi Code

C'est sans doute assez idiot, mais je me passionne en ce moment pour l'iconographie du Codex Rohonczi. Moins connu que le Manuscrit Voynich, c'est un de ces bouquins dont le texte a longtemps résisté à toute lecture (dans les deux cas, on a proposé des traductions assez prosaïques, que les aficionados des secrets et mystères rejettent parce que comme souvent, la solution du mystère est inférieure au mystère lui-même) (c'est ce que j'appelle le "Principe de Felt", du nom du clampin médiocre entré dans l'histoire sous le nom de "Gorge Profonde"). C'est de ce truc là que je vais parler Bref, tel quel, le Codex découvert en Hongrie est probablement une Histoire Sainte écrite dans un dialecte archaïque du roumain, avec un alphabet qui n'en est pas un (150 caractères, quand même) et date du XVIe siècle (mais est peut-être une copie d'un ouvrage plus ancien). Pour le coup, sans les illustrations à base d'auréoles, d'ailes

Werner Heisenberg

" L'univers n'est pas seulement plus étrange que nous le pensons, il est aussi plus étrange que nous pouvons le penser. " (Werner Heisenberg, 1901-1976) Heisenberg, en faisant avancer la science, lui porta aussi un bien mauvais coup. En effet, il formula le célèbre principe d'incertitude (dit aussi principe d'indétermination) qui porte son nom, et qui consomma le divorce entre le sens commun et la science de haut niveau, jetant les bases de la physique quantique. Après Heisenberg, la physique devint relativement inaccessible même à la vulgarisation, brassant des concepts difficiles à exprimer sans un solide bagage mathématique, et dont la formulation verbale était obligée de passer par des métaphores hardies comme celle du Chat de Shö… Shü… Shreude… Schrödinger, putain, voilà, j'ai réussi à l'écrire, à la fois mort et pas mort, un état que l'on ne retrouve guère dans le monde à échelle humaine que chez les papes en fin de règne et les dictateurs so