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Articles

Affichage des articles du mars, 2012

L'Empereur-Dieu de Dune saga l'autre

Hop, suite et fin des redifs à propos de Dune. Si jamais je me fends d'un "les hérétiques", ce sera de l'inédit. Le précédent épisode de notre grande série sur la série de Frank Herbert avait évoqué l'aspect manipulatoire de la narration dans  Dune , cette façon d'arriver à créer dans l'esprit du lecteur des motifs qui ne sont pas dans le texte initial. La manipulation est patente dans le domaine du mysticisme. Demandez à dix lecteurs de  Dune  si  Dune  est une série mystique, au moins neuf vous répondront "oui" sans ambage, considérant que ça va de soi. Il y a même des bonnes sœurs. C'est à s'y tromper, forcément. Et, un fois encore, le vieil Herbert (on oubliera charitablement le jeune Herbert et son sbire Kevin J. en personne) les aura roulés dans la farine. Dune  est une série dont l'aspect mystique est une illusion habile, un savant effet de manche. Certains personnages de la série sont mystiques. Certaines

die Pforte des Hermes !

Tiens, je viens de recevoir le tome 2 de Kreuzfahrer , l'adaptation teutonne de Crusades . Petite surprise en déballant l'album, la couve : Vous l'aurez reconnue, c'est la couve du tome 3 de la version française. Et il ne s'agit pas d'une erreur : en fait, ce tome 2 compile les tomes 2 et 3, ce qui fait que nos amis d'outre-Rhin auront la fin en même temps que nous. Du coup, j'ai l'impression que cette rapidité de réaction a posé des soucis au niveau de la trad, puisqu'elle a été faite à quatre mains, pour partie par le traducteur du premier, pour partie par quelqu'un d'autre. Et de fait, par endroit, ça m'a l'air un poil moins fin que ce qui avait été fait précédemment, c'est un poil plus littéral. (mais bon, je dis ça, je suis pas non plus une super brute en Allemand). Très bel objet, en tout cas, comme le premier : format comics, avec jaquette, papier mat, bonne prise en main.

Images du soir

Je ne sais pas si vous allez parfois faire un tour sur les blogs dont je donne opportunément l'adresse dans la barre latérale du mien. Dans le tas, il y en a qui se font une spécialité de diffuser de vieilles images d'autres temps, genre par exemple des illustrations de SF antédiluvienne à grand papa. Le genre de truc dont je suis grave fan. Celle-ci convoque tellement de symboles disparates que je me refuse même à les énumérer. Ça flirte bien avec le notion de dissonance cognitive dont je vous rebat régulièrement les esgourdes C'est aussi pour des raisons comme ça que je voulais devenir héros de la conquête spatiale Ça, c'est une couverture de Keleck pour un roman de Norman Spinrad J'aime beaucoup son boulot, à Keleck, il est bien dérangeant. Un seul artbook était sorti à ma connaissance, à une époque où j'avais pas le rond. Il est introuvable de nos jours, bien entendu. Décidément, je ne connaissais pas ce Cartier mais j

Les Enfants de Dune Saga l'Autre

Troisième partie de mes explorations dunesques. Malgré tous les tripatouillages révisionnistes des continuateurs, Dune sera resté comme un monument de la SF, tout comme le Seigneur des Anneaux est un monument de la Fantasy. Un de ces cycles qui a atteint le rang de classique. Il n'y en a pas tant que ça, quand on y regarde de plus près. C'est aussi, comme le Seigneur des Anneaux d'ailleurs, un des plus imités. En créant Dune, Herbert avait créé tout un langage, tout un jargon, toute une culture, mais cette culture a largement débordé des pages de son œuvre pour resurgir, à son corps défendant, dans les pages de celles des autres. C'est une astuce courante : nombreux sont les auteurs de SF qui utilisent ce principe du jargon comme outil d'immersion dans leur univers. C'est d'ailleurs le principe du techno-babble et de ses dérivés dont je vous causais ici même pas plus tard que dernièrement. Moins nombreux sont ceux qui l'ont poussé aussi loin que F

Back in USSR

Ah, je sais que ça vous manque, l'imagerie soviétique, alors j'en remets une louche, rien que pour le funskitch : Stjepan Ditkoff présente : Doktor Strannyi face à Eternititch Z comme Zarkoff : la Traban qui vole ! Luttons contre les ouvre-boites qui se coincent dans le couvercle, camarades !

It's coming, it's coming oh yeah !

Pas encore reçu les magasines urban comics que j'avais traduits pour ce mois-ci. Ils sont repoussés d'une semaine, parait-il. Par contre, j'avais dans ma boite aux lettres le carton avec mes exemplaires de Crusades tome 3 ! Ayé, il existe, il est là ! Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, Crusades est une bande dessinée que je coécris avec un certain Izu, et qui est dessinée par un chinois, Zhang Xiaoyou, qui n'est curieusement  pas le Zhang Xiaoyou auquel est consacré ce blog-là . Normalement, Crusades sera en vente ce mercredi. Réservez déjà votre exemplaires, true believers !

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Secrètes origines

Dans mon métier de traducteur, il m'arrive d'essayer de caser des trucs pendables, des références absconses, des sous-entendus limite-limite, des gags idiots. D'aucuns croient à un concours entre traducteurs, d'ailleurs, vu que certains de mes confrères sont travaillés par les mêmes fâcheuses tendances, mais on ne saurait accréditer une telle thèse sans entacher l'honneur de toute une corporation… Ces gens citent à l'appui de leur démonstrations le fait que l'utilisation du mot "slip" a connu une recrudescence étrange dans vos illustrés préférés dans la seconde moitié des années 2000. Ou que brièvement, le mot "fulchibar" a fait des apparitions surprise au détour de pages diverses, sous diverses plumes, chez divers éditeurs. Que parfois, des citations de Dalida, Barbara, Alain Souchon ou Pierre Dac jaillissent comme ça, sournoisement dissimulées dans d'innocents comics de Super-héros. Parfois, ce n'est juste pas notre faute. Dan

Je ne suis pas seul !

Je sais qu'il m'arrive, assez souvent, de penser par court-circuit, par collision de concepts. D'inventer des mélanges aberrants, des crossovers zarbis, des juxtapositions qui me semblent, à moi, porteuses de sens mais qui, objectivement, ne sont souvent que le reflet de mon surmenage chronique et de l'abus de café. Bref, des fois, j'ai la cervelle qui se barre en couilles et je fais des collages à la con par pur goût du terrorisme mémétique. Et puis des fois, complètement par hasard, en parcourant le monde qui m'entoure, je tombe sur des constructions du même ordre, mais qui ont la particularité d'être crées uniquement par étourderie, méconnaissance ou j'm'en foutisme caractérisé. Comme le document ci-dessous : Jokrow ou Croker, j'ignore ce qu'il en est, mais on sent le contrôle qualité derrière le travail du graphiste. Et notons que cette merveille porte un petit hologramme censé en valider la légitimité, l'authenticité, le r

Dune saga l'autre

Encore une rediff du vieux Superpouvoir. Cette fois-ci : Dune, premier article d'une série qui s'est poursuivie quelques temps. Il est à noter que, lors de la rédaction de cet article-ci, il y avait longtemps que je n'avais pas relu les romans d'origine. J'ai du coup corrigé certaines petites imprécisions présentes dans l'article initial. Décidément, je l'aime pas, Kevin J. Anderson. Son boulot sur Star Wars, roman et comics, m'avait emmerdé chaque fois que j'avais mis le nez dedans. Ou tenté de le mettre, d'ailleurs, je ne m'accrochais jamais très longtemps. J'avais essayé un de ses préquelles à Dune, et ça avait été pire : j'avais dû tenir à peine deux chapitres tellement j'avais trouvé ça hors sujet dans l'écriture comme dans ce qu'elle racontait. C'était il y a longtemps. Et puis j'étais passé à autre chose, parce que j'ai passé l'âge de beugler comme un fanboy qui se sent trahi. M

Aftermath

Hop, revenu du festival d'Osny. Manque de chance, on n'a pas pu obtenir le Crusades 3 en avant première. Les cartons sont pas encore arrivés. Dommage, mais ce n'est que partie remise. Je rappelle qu'il sort officiellement le 28 dans toutes toutes les meilleures crémeries. Tiens, France Comics vient de mettre en ligne la petite bafouille que j'avais tapée pour la rubrique Leurs Années Strange . Et sinon, j'ai reposté un vieil article sur un film de cape et d'épées turc. Et je relance d'un fulchibar, au passage :

Où va se nicher le techno babble ?

Ouais, je sais, encore une rediff d'un vieux texte. Je l'aime particulièrement, celui-ci, il tape bien dans certaines de mes vieilles fixettes sur le langage comme masque et non moyen de description du réel. Il y a une sorte de poésie étrange dans le techno-babble... Là faut que je m'arrête tout de suite... Déjà, je triche. Plutôt que de dire techno-blabla, par exemple, j'utilise une forme anglophone qui fait tout de suite plus tech, justement. C'est honteux. Et ça va anéantir mon argumentation, en plus. Et puis merde, je m'en fous après tout. Donc... Il y a une sorte de poésie étrange dans le techno-babble, ce langage curieux qu'on trouve généralement dans les séries télés de SF et les comics avec savants fous (mes préférés), langage qui tente de masquer sous des noms ronflants le total manque de connaissances scientifique des auteurs. Les torpilles à photon, zones négatives, vitesses de distorsion et autres tubes de jeffries, personne, pas même les fans le

Encore du vrac

Hop, j'ai mis en ligne quelques articles sur Superpouvoir.com, essentiellement des archives tirées de mes sauvegardes. Des trucs qui sinon auraient été perdus corps et âme avec la précédente version du site. Bref, je répercute les liens ici, histoire de... Les gens ont le droit de savoir, après tout. Un truc sur le futur , un concept qui vieillit mal. Un truc sur Crisis chez DC. C'est le premier d'une série sur les reboot chez DC (c'est de saison, avec Flashpoint les les New 52 qui déboulent en VF). Deux sujet sur le cinéma Turc. Un sur le Star Wars local, et un sur le Star Trek kebab. Ce n'est bien sûr qu'un début. Et puis il faudra que je mette des articles nouveaux, aussi. J'en ai un en préparation sur le remake turc de l'Exorciste, par exemple. Tout en continuant d'écumer mes archives. Sinon, je rappelle que je suis en dédicace samedi au Leclerc d'Osny, dans le 95, dans le cadre de leur petit festival BD annuel. Si tout va bien

Explora !

Hop, un petit passage ce soir à la soirée de lancement d' Explora , nouvelle collection chez Glénat à laquelle j'ai l'honneur de participer. Elle est, comme son nom l'indique, consacrée aux grands explorateurs. Je fais un Burton qui sort en septembre. Dès maintenant, vous pouvez trouver les deux premiers tomes de la collection chez vos libraires, consacrés respectivement à Mary Kingsley et à Magellan , et ils sont tous les deux drôlement chouettes. C'est dirigé par Christian Clot, un authentique aventurier, qui est en plus en ces domaines encore mieux documenté que moi (ça en devient presque désobligeant quand il me fait le coup de sortir de son chapeau une référence obscure et absolument authentique que je ne connaissais pas. Normalement, c'est moi qui fais ce coup-là aux autres). Bref, un gars qui connait son affaire, en plus d'être très sympa.

Par petits bouts

Là, ce sera des trucs en vrac, aujourd'hui. Déjà, un petit merci à Jay W. qui m'a aimablement relu le passage sur Godzilla pour mon bouquin sur l'Apocalypse. Quoi ? Ouais, c'est un bouquin sur l'Apocalypse et je parle de ce que je veux dedans, non mais ! Et vous verrez, Godzilla tombe pile poil dans le propos, je vous le prouverai (penser à vérifier si Pat Marcel a bien pensé à parler de l'île de Mothra dans son bouquin sur Cthulhu). Et à propos de Cthulhu, j'ai feuilleté la nouvelle traduction du Mythe de Cthulhu publiée chez Bragelonne. Le retitrage de certaines nouvelles m'a un peu gêné. Autant, "l'horreur à Dunwich" est plus exact comme traduction que "l'Abomination de Dunwich", mais je trouve ça plus faible. Et que penser de "celui qui chuchotait dans le noir", tellement plus mou que "celui qui chuchotait dans les ténèbres", sans avoir, pour le coup, l'excuse de coller de plus près à l'ori

Insupportables supporters

En allumant les infos, hier, je pensais qu'ils évoqueraient peu ou prou le géant qui vient de nous quitter*. Et bien évidemment, je n'ai pas été déçu : foin de Moebius, puisqu'il n'y en avait que pour le raout candidatoire à Villepin. Pardon, à Villepinte. Ils sont cons, aussi, d'organiser leurs meetings chez le concurrent. Qu'est-ce qu'ils feront, ensuite ? Ils iront faire campagne en Hollande ? Ou à Beyrouth, chez François ? Dans le genre erreur de communication, Sarko et ses troupes dans "tous à Villepin", pardon, Villepinte, c'est pas mal. Bref. Et on a eu donc des plans panoramiques de jeunes en t-shirt agitant des drapeaux dans tous les sens. C'est quand même affreux : la politique les a ravalés non pas au niveau de la bête, ce qui aurait été un moindre mal, mais à celui des supporters de foot. Et là, je trouve ça triste, quoi. Oh, je sais, dès qu'on entend Mme Morano ou M. Copé, on se dit que l'UMP n'est pas une fabri

Ça va s'arranger, Monsieur Milan !

Hop, encore un petit article sauvé du naufrage de superpouvoir. J'ai hésité à le poster sur la nouvelle version du site, et puis finalement je le rapatrie ici, comme ça ne parle pas vraiment de comics. Petit tour de table pour débuter la négo La provocation a toujours été consubstantielle de l'activité artistique. à quoi ça tient, mystère. Peut-être au fait que l'artiste, par nature, est un peu en marge du corps social et a donc la distance nécessaire pour l'interroger. Mais "provocation", le mot semble faible pour qualifier les outrances de Laibach. travailleurs de tous les pays... Pour ceux qui ne connaissent pas, Laibach, c'est un peu l'ancêtre sous amphètes de Rammstein. D'ailleurs, un des membres de Laibach le disait : "ouais, c'est bien, ce qu'ils font, Rammstein. Ils rendent notre style de musique accessible aux kids, c'est important." Je paraphrase. Mais donc, provocation. C'est un mot qu

Coup de déprime

En remettant en ordre mes archives, pour retrouver les articles que j'avais jadis écrits pour Superpouvoir.com, j'ai découvert avec horreurs que certains d'entre eux n'avaient pas été copiés dans le petit fichier que je réservais à cet usage. Il s'agit d'une infime minorité, mais dans le tas il y avait celui sur le Star Wars Turc, que j'ai fini par récupérer grâce au cache de Google, et donc que je pourrai remettre en ligne prochainement, mais aussi, et c'est plus emmerdant, celui sur Laibach, intitulé sobrement "Ça va s'arranger, monsieur Milan", qui n'a l'air conservé nulle part, sous aucune forme, ni par Google ni par Wayback Machine. Si jamais quelqu'un a sauvegardé ça, ça m'intéresse. Edit : en tripatouillant le cache de google, j'ai fini par récupérer le texte sur Laibach, et aussi mon quatrième article sur Dune, que je n'avais pas sauvegardé non plus. J'ai eu chaud. Tout cela montre que le "cloud&

Comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer Stanley Kubrick

Là encore, un article conçu pour superpouvoir.com ancienne manière. Comme je n'ai pas encore apprivoisé la nouvelle version, et que ce papier n'est pas spécialement orienté comics, je préfère le reposter ici. Je m'appelle Alex, et j'aime Beethoven. La proposition ci-dessus est parfaitement vraie et parfaitement anodine. Ou non, elle ne l'est plus. Je l'aurais proférée n'importe quand avant 1971 (voire 1962, mes frères, mais comme souvent, le livre n'a pas eu sur les systèmes de représentation des masses le même impact que le film), elle l'aurait été. Et maintenant, donc, elle ne l'est plus. "Je m'appelle Alex, et j'aime Beethoven" est, de nos jours, une manière de se présenter qui vous fait immanquablement passer non pour un mélomane, mais pour un dangereux sociopathe. En cause, le film Orange Mécanique , de Stanley Kubrick, adapté d'un roman d'Anthony Burgess. Etrange magie que celle qui transforme le s